vendredi 7 novembre 2008

Jésus contre Jésus, Jésus sans Jésus...



Voici qu'on nous rebat de nouveau les oreilles avec les sophismes de MM. Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ! Il s'agit de lancer leur nouvel ouvrage et d'abord leur nouvelle émission sur Arte. Je n'ai pas regardé leurs émissions précédentes ni lu leurs livres, mais quelques comptes rendus, quelques extraits, leurs propres déclarations à la radio, comme celles que je viens d'entendre ce matin, me suffisent amplement.

Il serait puéril de se laisser impressionner par le caractère prétendument "scientifique" de leurs allégations et de leurs raisonnements. Partant du présupposé que la foi chrétienne est vaine et que le christianisme résulte d'une succession d'impostures, ils ne peuvent évidemment conclure autrement que par leur point de départ.

L'idée, par exemple, que Jésus n'aurait pas eu conscience d'être le Messie annoncé par les prophètes ou d'être le Fils éternellement uni au Père ou d'être le Seigneur, ou bien celle qu'Il n'aurait pas eu l'intention de fonder une communauté rassemblant ceux qui mettraient leur foi en Lui, sont parfaitement inacceptables pour quiconque a lu honnêtement les textes par lesquels nous Le connaissons principalement, à savoir les évangiles et les autres écrits du Nouveau Testament. Si l'on a quelque peu étudié l'histoire du christianisme ancien, on admettra moins volontiers encore que l'Église chrétienne ne soit pas celle même que Jésus a fondée.

Il est clair que l'entreprise de ces messieurs, qui est peut-être secondairement un moyen pour eux de faire parler d'eux et de se procurer des revenus, n'est pas seulement la leur, sans quoi l'on ne s'expliquerait pas l'énorme battage fait autour d'elle, et est essentiellement destinée à servir de machine de guerre contre la foi en Jésus-Christ et contre l'Église.

Je vois dans cette affaire un aspect réjouissant : c'est que ceux qui se veulent les adversaires de la foi et de l'Église ne se donneraient pas autant de mal s'ils croyaient avoir déjà gagné la partie dans laquelle ils se sont engagés. La vigueur nouvelle de leurs attaques répond au dynamisme renouvelé de l'évangélisation du monde.

Comparons avec ce qui se produit dans d'autres domaines : les médecins s'écartant des chemins convenus ou les personnes préconisant une méthode alimentaire raisonnable ou quelque autre moyen simple de se maintenir en meilleure santé ne se heurtent guère à des difficultés visiblement concertées ou ne se voient guère infliger des procès retentissants que lorsque ce qu'ils proposent apparaît comme manifestement bénéfique et commence à se répandre un peu largement. Pour prendre un exemple simple, la Sécurité sociale française, en remboursant de moins en moins les remèdes homoeopathiques, alors que ceux-ci sont relativement peu coûteux, avoue hautement que leur efficacité et leur innocuité inquiètent gravement les fabricants et les marchands de produits pharmaceutiques dangereux, peut-être aussi les intérêts de corps des médecins distributeurs de produits chimiques et d'antibiotiques peu enclins à reprendre leurs études afin de répondre à la faveur croissante de l'homoeopathie dans la population.

Il est malheureusement certain qu'un certain nombre de personnes insuffisamment informées s'en laisseront imposer et seront détournées de leur intention de chercher à connaître Jésus et Son Église, que même des chrétiens insuffisamment instruits de leur propre doctrine se trouveront gravement troublés.

Notons qu'un peu de curiosité et d'esprit critique peut aussi bien produire un effet opposé. Je connais le cas d'un jeune homme parfaitement ignorant du christianisme qui, ayant dû pour ses études littéraires lire assidûment Voltaire, s'est demandé pourquoi cet écrivain éprouvait tant de ressentiment contre l'Église catholique, s'est en conséquence intéressé à celle-ci, puis, émerveillé parce qu'il a alors découvert, s'est converti avec ferveur. Je souhaite aux lecteurs de MM. Mordillat et Prieur et aux spectateurs de leurs émissions la joie de suivre un chemin semblable.